L. Bigòrra —————————————- Totot El Toto —————– Écriture et Traitrise
Crop-Top Unas Y Creuse-trou
Categories: prose

J’vais mettre ça j’lui dis. Elle me répond ben oui, balec d’t’façons, c’est tous des porcs dans la rue. Et moi elle dit, t’en penses quoi. Elle me montre son ventre qu’on voit parce que son crop-top finit juste en-dessous de ses seins. D’ailleurs ses einss soulèvent bien le vieux tee shirt pourri. Ben ouais ça tue meuf. T’es trop canon. Garde ton pantalon transparent comme ça, t’as l’air d’une grosse pute . Elle rigole quand je lui dis ça. Elle me réponds direct tu t’es vu vieille folle avec ton vieux sweat déchiré crop-top, ta sirène tatooée avec son cul qui sort des écailles. Tarlouze forever dans cette vie de merde. Il reste quoi de toute façon ?

Il reste la manucure ! P’tain, je sais pas quelle couleur je vais choisir. Tu veux laquelle de chanson  elle demande. Ché pas il dit tu vas mette PNL. Laisse-moi en vrai faut que je me concentre pour me couper les poils du nez. T’es vraiment un ieuv avec des poils du nez et des oreilles. On dirait un hobbit qu’a viré sa cuti. Pfff t’imagines Gandalf se faire sucer par Bilbon ? Il hurle ! C’est trop sale et puis surtout il ferait comment? Elle se cache les yeux avec ses mains, genre j’veux rien savoir. Ben il lui faudrait un escabeau et puis l’Anneau comme cockring. C’est quoi un cockring ? Non mais lol surlol les hétéros vous connaissez rien. C’est un anneau que tu mets à la base de la bite pour que le sang il reste dans la teub. C’est un retient-la-gaule elle ricane. Exactement comme ça même les retraités ils peuvent niquer. Ça me dégoûte elle fait la moue.

Ils avaient décidé la veille d’aller se faire les ongles pour avoir l’air le plus pute possible dans ce trou à rat au fin fond de l’Espagne. Ils étaient là ils savaient plus trop pourquoi. Elle lui avait dit un jour Paname c’est trop relou j’étouffe. Faut que j’aille pécho ailleurs. Faut que j’aille respirer ailleurs. Le métro, la puanteur, c’est trop. Je veux des vacances. Il avait répondu sans hésiter ouais des vacances mais des vacances du cul de la mère la pute de pute de merde. Ils avaient cherché sur internet. Ils avaient trouvé cette petite ville. Y’avait la mer. Y’avait le soleil c’était juillet.

Ils se mettent en route. Dans la rue bonne chaleur. Non mais déjà cette chaleur. On va cramer à la plage du cul sa mère. Ouais mais déjà on va à quelle boutique ? On en vu des dizaines des manucures de merde. À croire que c’est le bled à manucure, genre le Las Vegas des ongles. Délire. Mdr il dit mais mais avant j’veux un café. Suis bouffi comme un hérisson qu’aurait la syphilis. C’est vrai qu’ta tête est pas fraîche. 40 ans ma pauvre ça se paie. Mais Daddy t’es bonne comme dans les nineties. Viens je e le paies le desayuno.

Ils entrent dans un petit café près d’une place près d’une église. Déjà la lumière écrase les pavés jaunes. Ça pue un peu la pisse sous les graffitis.

Putain mates le pif du vieux. On dirait la Sicile avec son volcan prêt à tout péter. Wah il biberonne déjà d’la vodka. C’est chaud. Ça me dégoûte c’est la matin elle dit en froissant sa gueule. Il mate ta culotte. Bon même temps t’as la chatte presque à l’air. Non mais t’es un ouf et puis on est sur la côte. Les bitches de la côte du cul.

La café avalé, le pan con tomate grignoté, ils se cassent. La patron les mate de trav. Normal vous direz, ils sont à moitié à poil, elles parlent fort et se tortillent sans limite. Elle s’arrête toute les cinq minutes pour se prendre en photo. Il mate les keums, tous les keums droit dans les yeux, droit dans la braguette. Toute la petite ville sait déjà y’a deux putes ou deux voyous (y’a débat) qu’ont déboulé dans les ruelles tranquilles. Ils éparpillent les canettes vides sur les fenêtres en rotant très fort. Ils se marrent surtout. Ici ça plaît pas. Mais eux ils emmerdent tout le monde. Et le monde l’a bien entendu.

Vazy on va dans celui-là. Merde franchement il a l’air pourri du cul. Non mais téma l’autre folle en vitrine avec sa coupe. On dirait Ophelie winter qu’a pris trop d’ecsta. Oui ok elle a l’air de rien mais t’as vu les prix. 6 balles la manucure normale. 19 balles con el gel. Ça tue tout ça. Viens on rentre. Attends j’vais pas rentrer avec ma clope. Fais moi tirer une latte elle dit en lui arrachant le mégot. T’es une pute finis pas tout il chouine. Mais chut elle fait les ongles ça peut plus attendre.

Hola hola bienvenido !

Elles disent quoi les follax là ? Ha ouais j’avais oublié tu pipes rien en espagnol. Elles disent bonjour. Ha ok. Bonjouro il dit alors en souriant. Non mais elles ont quoi là ? Pourquoi elles regardent comme si j’étais pimpin ? Laisse tomber choisis la couleur pour tes unas. Je gère la négo.

Elle s’agite un peu, elle pose des questions. Elle sourit beaucoup aux manucuristes. D’ailleurs elles lui disent plusieurs fois que ses unas sont vraiment chanmés. Elle rougit pas mais elle fait un peu la belle. Lui regarde tous les petits flacons de toutes les teintes.

Mate le taf elle est trop forte. Elle pouffe total. Ça lui fait gagner des centimètres ces ongles de cyborg. T’as les doigts qui bandent. Érection totale de la main. Ils ont bien pris quatre ou cinq centimètres. P’tain j’me sens fatale totale inarrêtable. J’peux griffer la gueule de tous les connards qui nous approchent. Ils paient les quelques euros. Ongles rouges sang et ongles bleus mercurien.

Il est une heure de l’après-midi

Il arrive quand le métro ? Ché pas demande. Cuando es el proximo autobus ? Le vieux ose pas répondre. Avec leurs têtes de folle et les ongles bioniques, tout le monde les regarde en coin. Ils montent dans la wagon. De la fraîcheur de la clim et puis une bière qu’il ouvre. C’est un peu un paradis de malade. Merde fais chier il crie. J’ai rayé mon ongle. Ben ouais normal t’as pas l’habitude. Faut imaginer de nouvelles manières de tout faire. Genre pour que ça reste la beauté ultime de l’ongle, faut pas le casser faut pas l’abîmer. Ok ok ça va je capte fais pas ta prof casse-couille. Tg et bois d’la bière elle est parfaite.

Y’a la plage qui s’déroule devant leurs raybans de la chapelle. Des parasols partout. Y a le vent tiède qui brasse dans les cheveux. Y’a le port vers l’ouest qui est installé comme une pierre précieuse toute pétée. Ça donne le charme d’un monde qu’est mort. Ils avancent tous les deux sur les bois installés. C’est comme un longue marche un peu silencieuse. Face à la mer, ils sont plus calmes. Y’a de la paix qui s’enroule autour de la bière.

Putain moi ils sont où les BG ? Choisis toi où on se pose j’ai la poisse à chaque fois je décide. Non mais te colles pas à la poubelle non plus. Oui oui ici OKLM. Non mais c’est quoi ce vent de ouf ? Ça y est je suis à bout. Et cette chaleur on va cramer cramer… et ça, ça me fait cher plaisir.

Il ouvre le parasol. Elle étend les serviettes. Il fait pas le canard. Il sait y faire. Il bande bien ses muscles de grosse tapette. Quant à elle, elle se cambre comme il faut avec son deux pièces de bombasse du Vénézuela.

À peine allongés, bien mérité d’être PLS à la ienb après toutes ces activités, y a la parasol qui s’envole et s’écrase sur le groupe de tarés entre eux et les poubelles. Les tarés ramènent la parasol et puis ça dirait que ça part en insulte.

Non mais qu’est ce qui disent les attardés ? Ben laisse tomber. Ils sont moches. Non mais meuf y’a trop de vent il dit en essayant de replanter leur ombrelle psyché. Ben attend comment ils font les autres pour rester dans le sable ? Y’a un mystère la dessous. Parce LSD il a le droit lui aussi de rester planter face à la mer et de faire le ciel…

à suivre…

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